Hypothyroïdie : comprendre, dépister, agir

En 2025, la prise en charge de l’hypothyroïdie nécessite une approche intégrative, fonctionnelle et centrée sur la personne. Le paradigme strictement biochimique basé sur la seule TSH est désormais insuffisant. Pour une véritable efficacité clinique, il est nécessaire de tenir compte du terrain, des conversions hormonales, du microbiote, des cofacteurs et de l’environnement.

T4 seule : une stratégie souvent incomplète

La majorité des traitements repose encore sur la L-thyroxine (T4 seule, comme le Levothyrox®), mais cette approche peut être incomplète pour de nombreux patients. En effet, la conversion en T3 active peut être altérée, ou dériver vers une T3 reverse biologiquement inactive, aggravant les symptômes malgré des résultats biologiques dans les « normes ».

L’objectif thérapeutique devient donc une T3 libre dans la zone haute des valeurs de référence, tout en évaluant les symptômes. Il est impératif de réaliser la prise de sang avant la prise du traitement le matin, afin d’éviter un faux équilibre biochimique.

Une biologie fonctionnelle plus fine

La TSH et la T4 totale ou libre ne suffisent plus à elles seules à guider le diagnostic et le suivi. Des dosages complémentaires sont indispensables :

  • T3 reverse : à surveiller en cas de traitement inefficace.

  • T3 urinaire sur 24 heures (notamment via LIMS Bruxelles) : utile pour les formes frustes.

  • Recherche de polymorphisme DIO2 : certains patients ne transforment pas correctement la T4 en T3 active.

  • Dosage du cortisol salivaire sur 4 prélèvements (cycle nycthéméral), ACTH, CBG, DHEA, aldostérone : pour explorer la fonction surrénalienne.

  • Test respiratoire au lactulose ou glucose : permet de dépister un SIBO (Small Intestinal Bacterial Overgrowth), souvent associé à une hypothyroïdie chronique.

Trois axes à investiguer systématiquement

1. Intestin et microbiote

De nombreux patients souffrant d’hypothyroïdie présentent une dysbiose intestinale. Des symptômes comme les ballonnements, flatulences, troubles digestifs, ou une mauvaise tolérance aux probiotiques doivent alerter. La correction passe par :

  • Une alimentation sans gluten, sans lait ni laitages.

  • Des probiotiques ciblés et des huiles essentielles adaptées.

  • L’éradication des parasites de type flagellés.

  • Le dépistage et traitement du SIBO si suspicion clinique.

2. Axe surrénalien

Un déséquilibre de l’axe cortico-surrénalien bloque souvent l’efficacité de la thyroxine. L’exploration fonctionnelle est indispensable. Le traitement peut inclure des cures transitoires d’hydrocortisone naturelle associée à du Cortinat. Il est essentiel de soutenir les surrénales avant de traiter la thyroïde.

3. Neuromédiateurs

L’hypothyroïdie chronique est souvent associée à une baisse des neuromédiateurs (dopamine, sérotonine, GABA, noradrénaline). Les dosages sont peu fiables, et l’approche la plus efficace repose sur un traitement d’épreuve par acides aminés précurseurs (tyrosine, tryptophane, phénylalanine…).

Cofacteurs essentiels

Les cofacteurs doivent impérativement être corrigés en visant les normes hautes santé :

  • Iodurie des 24h

  • Zinc, sélénium, ferritine

  • Vitamines A, B3, B9, B12, D (forme active : 25OHD3)

  • Magnésium (sous forme citrate ou glycérophosphate)

  • Anticorps anti-thyroperoxydase (anti-TPO) et anti-thyroglobuline : pour dépister une maladie de Hashimoto (auto-immunité thyroïdienne)

Mode de vie et environnement

Depuis plusieurs décennies, les perturbateurs endocriniens jouent un rôle central dans l’augmentation des troubles thyroïdiens. Il est essentiel de :

  • Manger bio, limiter les plastiques et choisir des cosmétiques naturels.

  • Supprimer le gluten, les laitages et les sucres industriels.

  • Privilégier les bonnes graisses (œufs bio, huiles végétales de qualité).

  • Ne pas avoir peur des graisses, mais bien des sucres, de la pollution et du stress chronique.

  • Prendre un petit-déjeuner riche en protéines (par exemple 2 œufs coque bio).

En résumé

  • Ne pas se fier uniquement à la TSH

  • Evaluer T3 reverse, DIO2, T3 libre, cortisol 
  • Explorer systématiquement l’intestin, les surrénales, les neuromédiateurs

  • Corriger tous les cofacteurs et vitamines

  • Réduire l’exposition aux toxiques et perturbateurs endocriniens
  • Rééduquer l’alimentation vers un modèle anti-inflammatoire

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